Date/heure
Date(s) - 17/10/2022
17h30 - 19h30

Catégories


Vous avez  eu l’initiative de proposer une réflexion sur le sujet qui me motive dans le passé en créant l’INEA (Institut Nantais d’Etudes et d’Action).

Vous pourriez être intéressé pour vous remobiliser sur cette question. Vous avez alors cherchez à transmettre d’une façon différente en « se réappropriant la capacité d’agir » au regard des défis écologiques, sociétaux et sanitaires.

Mon projet poursuit votre idée en l’étendant à une autre tranche d’âge. J’ai perçu au travers mon métier (accompagnatrice éducative et sociale) et mes expériences personnelles et bénévoles à quel point l’école nous ampute de notre capacité d’action et nous conditionne à une attitude passive dans la vie. C’est pourquoi, je cherche aujourd’hui à créer des classes expérimentales «développement de projet» au collège et lycée où l’apprenant.e serait acteur de son propre apprentissage.

Mon projet vise à transformer la tendance actuelle de l’enseignement qui suit un modèle de domination opéré par le contrôle social des consciences, plus que sur une réelle transmission de savoir qui donne du sens, permet de se sentir relié à son environnement et donne vraiment l’impression d’être utile. Cela pourrait se dérouler progressivement sur une durée suffisante afin que la communauté éducative et l’étudiant.e puissent co-évoluer ensemble.

Pour parvenir à rendre ce temps d’étude intelligent, bénéfique et profitable il me semble impossible de se passer de certaines remises en questions.

Le premier concept à questionner est qu’il semble normal que l’école soit le monopole de l’instruction.

Ce qui implique que seule l’acquisition de diplômes permet l’accès à l’emploi. Or, nous pourrions imaginer une société qui permettent d’acquérir nos compétences autrement c’est-à-dire par l’ouverture au monde concret et par l’action. Ceci pourrait s’établir par une mise en relation avec de nombreux acteurs prêts à jouer ce rôle de transmetteur. Ceux-ci pourraient être récompensés par une baisse de charge du fait que cela induit une diminution des coûts éducatifs par la collectivité et/ou un droit crédit temps formation.

Cela supposerait également :

  • D’exiger que seules soient présentées les compétences attendues lors d’une offre d’emploi,
  • Que la période d’essai ou bien les tests à l’embauche soient suffisants pour évaluer les compétences d’une personne.

Cela éviterait d’infliger la soumission à un programme non voulu qui ne donne aucun sens et place l’apprenant en position passive pour avoir le droit de trouver un emploi.

La deuxième question concerne nos fausses croyances sur les apprentissages.

Elle repose sur l’idée d’une part que nous pouvons apprendre qu’au sein d’une institution par le biais d’une personne avec un enseignement théorique sans rapport direct avec une application concrète dans nos vies pour que notre savoir soit reconnu. Comme si une connaissance acquise par la pratique, l’immersion était jugée informe. Et que d’autre part, cette dernière sait mieux que nous ce que nous devons apprendre. Cette vision unilatérale de l’acquisition du savoir est erronée :  nous ne retenons jamais mieux que ce nous avons cherché par nous mêmes, ce qui fait sens en nous, et une importante part de nos savoirs a été acquise en dehors de l’école traditionnelle.

Cette conception véhiculée par l’éducation nationale contribue à nous façonner en des individus uniformes selon un modèle de pensée unique. Elle nous rend passifs, coupés de nous-mêmes avec une perte de confiance en nous. Cette approche relève du totalitarisme en considérant l’élève comme un objet, « une boîte à remplir », et non comme un individu à part entière avec une sensibilité et des centres d’intérêts propres qu’il convient de reconnaître et de respecter. Cette institution fait le choix d’ignorer la richesse qu’il pourrait émaner d’accompagner nos élèves à être acteurs de leur formation. Est-ce vraiment une valeur qui peut servir de référence sur le marché de l’emploi ?

Les objectifs fondamentaux à acquérir au cours de nos études, ne devraient-ils pas être notre capacité :

  • à apprendre par nous-même par le biais de l’observation et de la réflexion,
  • à connaître les lois du maintien de la vie, l’évolution de l’état d’esprit humain et ses conséquences, 
  • à rester curieux, à trouver des clés de compréhension du monde, à savoir prendre du recul,
  • à élaborer une stratégie pour atteindre nos objectifs ,

Par ce constat, il convient d’admettre que la meilleure manière de parvenir à cette configuration est de partir des intérêts mêmes des jeunes. Des suggestions d’études  pourraient être proposés et mis à disposition de l’apprenant, tout en laissant celui-ci être pleinement décideur et acteur de sa propre formation. Cela amène alors à faire évoluer le rôle de professeur en un rôle d’accompagnateur. Cela nécessite également une mise à disposition de toutes les ressources nécessaires à la réalisation des recherches et projets des jeunes apprenant.es. Ainsi, qu’une mise en lien avec les différents partenaires éducatifs souhaitant jouer ce rôle.

De cette façon, l’apprenant.e serait relié à son environnement avec une place utile dans la société. Il pourrait apporter des idées innovantes et par ces questionnements permettre de garder un certain recul ou détente dans chaque activité. Il pourrait retrouver du sens dans sa vie d’humain, se sentir plus vivant, connecté avec lui-même et aux autres. Craignions-nous ce que génère d’être dans la vie pour nous laisser cadenasser à ce point ? Exprimer qui l’on est et se réaliser est-il incompatible avec une vie en société harmonieuse et résiliente Voici quelques questions que nous pouvons nous poser pour comprendre pourquoi ce modèle de transmission n’est pas permis.

J’appelle donc celles et ceux qui sont sensibilisé.es à cette problématique et qui ont envie d’agir à me rejoindre dans le développement de ce projet.

 

 

 

 

 

 

 

 

Réservations

Les réservations sont closes pour cet évènement.