TITRE de L’ENQUÊTE

Introduction à l’enquête : exemple de l’énergie.

Aujourd’hui, l’énergie est une question principalement technique et nationale. Pourtant l’exigence d’une transition écologique nous pousse à nous réapproprier cette thématique et à agir localement.

Comment en faire une question politique et locale sur laquelle nous avons notre mot à dire et des moyens d’agir ? Une énergie produite localement en commun, qu’est-ce que cela veut dire ?

À travers l’énergie, on se pose la question suivante : Comment tendre vers un écosystème local autonome ? Comment et quelles activités relocaliser afin de tendre vers la résilience ?

Le support de discussion

Enjeux

En arrière-plan de cette question réside bien sûr l’exigence de transition écologique, l’exigence de construire une société qui ne soit plus dépendante, fondée sur les énergies fossiles. Notre objectif est de construire une société plus écologiste et plus solidaire.

De plus, il nous semble intéressant de nous interroger sur une relocalisation des activités afin de tendre vers un écosystème local autonome (autonome et non autarcique), un écosystème résilient.

Ce qui implique les enjeux suivants :

  • La sobriété : consommer moins d’énergie pour avoir à en produire moins.
    Limiter la consommation d’énergie pour préserver l’équité dans nos sociétés.
  • La décentralisation de la gestion de l’énergie afin de nous la réapproprier ; en faire un sujet politique (ce qui est aussi plus aisé à une échelle réduite).
  • L’équité : nous sommes dans un contexte de forte mobilisation contre le gouvernement qui a été déclenché par la hausse des prix du carburant, entre autre. Cette mobilisation, loin d’être anti-écologiste, met l’accent sur les liens entre écologie et équité, sur le fait que les questions écologistes sont d’abord des questions sociales.

 

Notre diagnostic

En France :

  • Gestion hyper-centralisée de l’énergie avec les dérives associées (manque de transparence sur le nucléaire, concentration sur les énergies fossiles,…)
  • Grosse dépendance au pétrole et au nucléaire (consommation nationale : 60% pétrole, 40% électricité), avec des dérives géopolitiques et une énergie artificiellement peu chère.
  • Voir la sortie récente de la Directive européenne “Énergie renouvelable et marché de l’énergie” parle de “communauté énergétique citoyenne” reconnaissant ainsi le droit aux projets citoyens, une possibilité d’action sur le système énergétique (très difficile aujourd’hui en France) 

En Pays de la Loire :

  • Le bâtiment est le premier pôle de consommation
  • La région produit seulement 22% de l’électricité consommée localement
  • La part des énergies renouvelables est de 8% dans le mix énergétique (contre 15% en France, dont 12% d’hydroélectricité)

À Nantes :

    • L’énergie est une compétence de la métropole
    • Nantes est davantage un pôle de consommation que de production de façon évidente. Plus généralement la région Pays de la Loire est déficitaire et bénéficie de la production d’énergie nucléaire des régions environnantes.
    • Nantes dispose d’un réseau de chaleur très avancé.
    • Projets ambitieux (?) de la métropole notamment en terme d’isolation des bâtiments et de production d’énergie renouvelable.
      → Plan climat air énergie territorial (PCAET) publié cette année et incluant les propositions ayant émergé du Grand débat sur la transition.
    • Le PCAET de Nantes métropole semble ambitieux et se base sur les propositions qui ont émergé lors du Grand Débat sur la Transition.
      Chaque collectivité a pour obligation d’établir un PCAET, en revanche ces plans sont indicatifs et aucunement contraignants. 
    • Les gros pôles de consommation de l’énergie sont :
      • le logement
      • les transports

Nos inspirations

Nous trouvons des inspirations notamment dans :

  • les coopératives énergétiques citoyennes à l’échelle locale : notamment l’exemple de Schönau en Allemagne
  • les micro-réseaux énergétiques communautaires : gestion locale du réseau électrique permettant d’intégrer davantage d’énergie renouvelable grâce à une gestion au plus près des besoins ; rapprochement de la production et de la consommation d’énergie
    • un micro-réseau communautaire est une cellule déconnectable, énergétiquement parlent, du reste du réseau, ce qui implique un équilibre entre la production et consommation d’énergie 
    • la gouvernance est citoyenne et horizontale 
    • on recentre alors le débat au niveau local et on diminue aussi la complexité de la gestion actuelle de l’énergie 
    • Voir la sortie récente de la Directive européenne “Énergie renouvelable et marché de l’énergie” parle de “communauté énergétique citoyenne” reconnaissant ainsi le droit aux projets citoyens, une possibilité d’action sur le système énergétique (très difficile aujourd’hui en France) 
  • l’entreprise locale de distribution de Grenoble qui gère le réseau électrique de la ville et produit autant d’énergie que n’en consomme la ville.
  • Grande Synthe et l’utilisation de biogaz venant d’un méthaniseur lillois (?)
  • San Francisco qui produit de la chaleur à partir du compost
  • Fribourg en Allemagne : production d’énergie solaire avec panneaux solaires et centrale de cogénération à bois ; L’Héliotrope et le Solarsiedlung pour des quartiers à énergie positive
  • Scénario Négawatt
  • Scénario Virage Énergie Climat Pays de la Loire (VEC) [le Négawatt local qui est un partenaire de ce dernier] :
    Pour VEC, le premier levier de la transition énergétique est celui des économies d’énergie. L’association calcule 55% d’économies d’énergie possibles, notamment à travers les propositions suivantes : isolation des bâtiments, chauffage intérieur à 18°C, réemploi des objets, et le rapprochement des activités pour faire une économie de 60% dans le secteur des transports en commun.
    VEC étudie actuellement le potentiel de production d’énergie renouvelable sur le territoire, notamment via le photovoltaïque sur les toitures, l’éolien sur la côté et la biomasse issue des activités agricoles.
    VEC encourage Nantes métropole à aller plus loin dans la transition énergétique.
    VEC réfléchit également à la transition sociale et préconise une meilleure répartition des richesses, pense que la reconversion énergétique permet la création d’emploi (notamment pour l’isolation des bâtiments, le passage de l’agriculture “conventionnelle” à l’agriculture bio, et la construction de transports en commun). 
  • Énergie citoyenne en Pays de la Loire qui est un réseau de producteurs d’énergie citoyenne. 
    • À Redon, a été construit le premier parc éolien en France par des militant.e.s écologistes constitués en clubs d’investisseurs, (50 CIGALES de 20 personnes (clubs d’investisseurs pour une gestion alternative et locale de l’épargne solidaire)). Chaque membre investit entre 20 et 10 000€. À Redon, ils ont installés 4 éoliennes de 2MW, ce qui fournit de l’électricité pour 6000 à 7000 habitant.e.s. Le fonds d’investissement est non spéculatif. Chaque année, les membres décident de l’usage qui sera fait des bénéfices et une part est automatiquement versée pour des activités de sensibilisation pour l’économie d’énergie. Ainsi des citoyen.ne.s reprennent la main sur la production d’énergie et la consommation pouvant décider de façon démocratique des sources de production, de leur emplacement et des bénéfices de la production.
    • À Nantes, un projet éolien citoyen est en cours depuis un an : Nanteol. Il s’agit de construire deux éoliennes de 3,5MW dans la prairie de Mauve, ce qui représenterait 3% de la consommation d’électricité de la métropole. Des études de faisabilité sont en cours. Le plus gros frein au projet sera le fait qu’ils souhaitent le réaliser dans un zone Natura 2000.
    • À Nantes, l’aventure CoWatt fait aussi partie des projets d’énergie citoyenne. Cowatt est une SAS spécialisée dans le photovoltaïque. Il s’agit d’un rassemblement d’associations et d’acteurs dans la région. CoWatt développe par exemple le projet de toiture du MIN : 3000 m2 de panneaux photovoltaïque (250kW) sont installés sur les toits pour alimenter les frigos. 300 actionnaires-citoyens sont impliqués dans le projet.
  • En Belgique la municipalité joue un rôle en imposant dans les appels d’offre un critère de participation citoyenne. Voir Eclau en Belgique (ce qui a permis à Ecopower d’exister) 
  • A Louvain (Litch Brabaunt) : élaboration d’un plan de transition au niveau de chaque quartier, puis de la ville, puis de la région. Élaboration d’une stratégie 0 carbone. 
  • Au Danemark 100% des réseaux de chaleur du pays sont coopératifs, ce qui implique qu’il n’y ai pas de spéculation, il n’y a d’ailleurs pas d’entreprise qui les gère. La chaleur est reconnu comme un droit. (voir article sur rescoop.eu) 
  • En termes d’isolation, Reempowering London et Bristol Energy sont des exemples inspirants : réinsertion par l’isolation des bâtiments et l’installation de panneaux solaires sur les toits. 5 coopératives ont été créées dans des bâtiments sociaux. 

 

Nos propositions et pistes d’action

  • Réduire notre consommation d’énergie
    • réemployer les matériaux : notamment la terre qui est aujourd’hui le principal déchet venant de la construction et qui pourrait être réemployer dans la construction de bâtiment et permettrait de diminuer notre consommation de béton
    • politiques d’isolation des bâtiments
    • Comment utiliser le PLU ?
    • réemploi de l’électroménager : ateliers de réparation
    • mutualisation de certains électroménagers dans des immeubles ou mini-quartiers (machines à laver par ex.)
    • Quid d’un accès internet municipal (plutôt qu’un modem par foyer) ?
    • ….
    • Limiter voire éliminer la voiture de la ville pour des transports doux
    • relocaliser l’alimentation
    • dans la construction :
    • dans la consommation des particuliers
    • Transports :
  • Favoriser les coopératives énergétiques citoyennes
  • Renforcer la production d’énergie renouvelable :
    • quid de la récupération des déchets organiques pour méthanisation
    • Tendre doucement vers des micro-réseaux communautaires ?
  • Impliquer/ en faire une question politique :
    • débat sur la sélection des modes de production d’énergie
    • reconnecter la question énergétique à nos usages et aux enjeux tels que la santé, la voiture, la qualité de vie, le travail
    • réutiliser l’énergie humaine là où on utilise des “esclaves énergétiques” (ex : aplanir la terre en dansant, auto-construction,…)
  • Quid d’une université populaire de la transition (pour apprendre à faire par soi-même, ex. isolation) 

Ressources

Ressources externes : 

Plan climat air énergie territorial de Nantes métropole

Synthèse de l’Auran (agence d’urbanisme de la région nantaise) sur La filière ligérienne de l’énergie

Scénario Virage Énergie Climat Pays de la Loire de 2013 et sa synthèse

 

APPEL À témoins

Mercredi 19 décembre 2018 nous avons invité trois personnes témoins :

Charles Esmenjaud, membre de Virage Énergie Climat Pays de la Loire, association qui a travaillé sur un scénario de transition énergétique pour le territoire.

Claire Legrandde Énergie citoyenne en Pays de la Loire qui nous partagera l’expérience des projets de cette association sur le territoire.

Stanislas d’Herbemont, de Rescoop.eu, membre et salarié de la fédération européenne des coopératives énergétiques citoyennes qui oeuvrent pour la transition énergétique.

PROCHAINES ETAPES

Enquête commencée le

31 janvier 2019

Discussions organisées le(s)

31 janvier 2019

Témoins invités le(s)

31 janvier 2019

Ateliers pour imaginer des propositions & actions le(s)

31 janvier 2019

Moment de convergence le(s)

31 janvier 2019

Prochaine action le(s)

31 janvier 2019

Personnes porteuses de l’enquête (pseudo Discord) :

  • Personne 1 (@pseudo1)
  • Personne 2 (@pseudo2)

Prochaines
discussions

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