Les fondamentaux de
Nantes en commun

Voici quelques mots sur les principes fondamentaux de Nantes en commun.

Nos villes ne sont pas à vendre

Publicités à gogo, centre-villes devenus cartes postales, bétonisation à outrance et pub immobilières partout, enseignes internationales qui chassent les petits commerces, gentrification de quartiers entiers où les habitant·es d’origine sont chassés par d’autres aux meilleurs revenus…

Nos regards, nos logements, nos modes de vie même semblent être devenus des marchandises comme les autres.
Nantes fait même la pub d’elle-même, à la gare, sur les trams, et jusque dans le métro parisien.

Cette tendance, les habitant·es de toutes les grandes villes la subissent et de plus en plus dans les villes moyennes. La conséquence : c’est l’explosion du coût de la vie, l’exclusion des plus pauvres, la standardisation de nos villes.
Nous l’affirmons et nous nous organisons pour que cela devienne réalité : nos villes ne sont pas à vendre !

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Devenir “attractive” aux yeux des investisseurs, attirer les cadres et les grandes enseignes, faire sa pub dans les couloirs du métro parisien : les métropoles suivent les mêmes logiques et produisent les mêmes effets.

En haut du classement, des villes lisses, standardisées, dont les pauvres sont exclus et relégués en deuxième ou troisième couronne.

Quelle que soit leur couleur politique, la principale préoccupation des majorités municipales se résument à “l’attractivité” et le développement – entendre par là, le développement du capitalisme local.

Leurs projets “structurants” consistent à attirer, grâce à des événements touristico-culturels, des ménages prêts à faire monter le prix des logements, construits sur des zones naturelles ou à la place de HLM.

Chez nous, c’est l’Agence de développement Nantes Saint-Nazaire qui joue les agences immobilières pour entrepreneurs et chefs d’entreprise. C’est le Voyage à Nantes qui vante les charmes de la ville, et, pour accueillir les personnes séduites par la verdure et le calme, la métropole prévoit de bétonner des dizaines d’hectares (mais on résiste avec Sauvons les Gohards).
Puisqu’il y aura plus d’habitants, la mairie soutient un projet de CHU plus petit, avec moins de soignants (mais on résiste avec un contre-projet et le collectif CHU-Actions Santé).
Et puisque les loyers explosent, ils soutiennent la vente et la destruction de logements sociaux au nom de la “mixité sociale”, et refusent le plafonnement des loyers (mais on résiste avec la campagne L’heure des choix).

Non, Nantes n’est pas à vendre, et les autres villes non plus.
Nous refusons que nos villes et nos vies soient placées entre les mains d’expert·e·s et nous échappent alors que ces mêmes expert·e·s ne répondent pas aux enjeux majeurs de notre époque

Vidéo de lancement de Nantes en commun
(publiée le 13 janvier 2019)

Pourquoi-o

Pourquoi on s'engage

Nous aimons Nantes et sa qualité de vie, Nantes et son caractère, Nantes et sa diversité. Nous aimons Nantes et aujourd’hui Nantes est en danger. Nous arrivons aux limites…. Lire la suite

Le pouvoir habitant

Habiter, ce n’est pas simplement être dans un lieu, c’est modeler ce lieu, avoir une influence sur le cours des choses.

Mais ce pouvoir habitant à modeler son lieu de vie, son quartier, sa ville, est limité par le pouvoir des investisseurs et des élus qui s’arrogent le monopole de décider de l’aménagement de nos lieux de vie.

Les investisseurs voient la ville comme un bien marchand, un moyen de gagner de l’argent : ils y construisent des logements ou des bureaux pour placer leur argent, ils y bâtissent des moyens de production pour produire d’autres marchandises, ils la rendent attrayantes pour attirer la main d’oeuvre dont ils ont besoin…

Là où leur pouvoir passe par la mobilisation d’argent, le nôtre grandit par la mobilisation collective et notre pouvoir de faire.

En tant qu’habitant.e, nous devons nous organiser pour renforcer notre pouvoir à agir, notre autonomie.

Faisons grandir le pouvoir habitant en créant nos propres institutions à la fois pour répondre à nos besoins et projeter un nouvel imaginaire, celui d’un autre monde possible.

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On s’est proposé de mener une enquête collective, à la Sherlock Holmes, pour essayer de comprendre le fonctionnement de la ville et découvrir d’autres voies possibles, en s’appuyant sur des méthodes d’éducation populaire (lecture collective, témoignage de chercheurs, dialogue avec des associations engagées, discussion …) et en cherchant des exemples inspirants venus de Nantes ou d’ailleurs.

Nantes en commun a élaboré toute une méthode d’enquête pour des discussions enthousiasmantes et transformatrices – qui nous transforment nous-mêmes en même temps qu’on réfléchit à transformer la ville. 

Ce qu’on appelle une enquête collective, ce n’est pas un sondage. Pour nous, on ne peut pas traiter les habitants comme des consommateurs qui pourraient exprimer leurs attentes en 3 minutes sur une appli mobile, et s’en aller sur un plateau télé expliquer « ce que pensent les Français ». 

La politique, au sens où on essaie de la faire, suppose une construction collective, un dialogue, une certaine patience. Et surtout, d’être actif. De se parler, d’écouter des arguments, d’apprendre, de rentrer dans le sujet, de chercher des faits, de développer un regard critique, d’imaginer ensemble des alternatives.

Pendant des mois, des centaines de personnes se sont rencontrées, ont discuté, débattu, et ont élaboré des pistes concrètes sur des enjeux qui nous concernent toutes et tous. De ces enquêtes ont émergé des actions, des projets de communs, des propositions pour les institutions locales. 

L’écologie populaire

L’écologie populaire c’est une écologie qui ne reproduit pas les inégalités telles qu’elles existent aujourd’hui, qui ne perpétue pas le système tel qu’il est en se contentant d’émettre moins CO2. Notre écologie n’est pas compatible avec une croissance verte. Elle remonte jusqu’aux racines du problème : le système capitaliste. 

L’écologie populaire s’intéresse aux problèmes du quotidien : le logement, la santé, l’alimentation, … et cherche à y répondre de façon écologique et sociale, (parce que les deux sont intrinsèquement liés) et de façon à ce que nous, habitant·es, ne nous voyons pas imposer des solutions d’experts, mais nous réapproprions nous-mêmes nos lieux de vie et nos vies.

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L’écologie a d’abord été populaire : ce sont les plus démunis qui se sont d’abord soulevés face à la destruction de leur milieu de vie et de leurs moyens de subsistance, lorsque ceux-ci sont privatisés ou détruits au nom du marché.

La pollution tue surtout les pauvres : parce qu’ils vivent dans des quartiers plus pollués, dans des logements insalubres, ont accès à une alimentation de moindre qualité.

Aujourd’hui, nous devons choisir entre d’un côté la tentation d’une écologie autoritaire, qui poursuit les mêmes logiques en ajoutant des normes qui stigmatisent et imposent, et de l’autre, la réappropriation collective de nos modes de vie, en intégrant la question écologique.

C’est une opportunité : qu’est-ce que nous voulons ? De quoi avons-nous besoin ? De quoi pouvons-nous nous passer ?

C’est à nous de le définir. 

L’écologie populaire, c’est prendre soin de l’existant.
C’est nous réapproprier des moyens de subsistance, en sortant d’une logique productiviste mais aussi de la création volontaire de rareté, pour permettre à toutes et tous d’avoir accès, par exemple, à une alimentation de qualité.

Voir l’intervention de Margot dans la table-ronde  inaugurale des États généraux de Nantes avec Manon Aubry, Jonathan Durand Folco, intitulée : « À quelles échelles agir pour l’écologie populaire ? »

Se réapproprier nos villes et nos vies

Comme la plupart des gens, nous vivons dans une ville où notre participation à la politique ne se résume quasiment qu’au vote ou à l’interpellation de nos représentants pour leur demander s’ils peuvent nous accorder leurs faveurs. 

Nous pensons que nous pouvons faire mieux. Nous pensons avoir les capacités de régir nous-mêmes notre ville et nos vies. Nous constatons même que cela devient nécessaire au vu de l’incapacité de nos représentant·e·s à mettre en place une véritable politique de solidarité et de transition écologique. 

Les habitant·e·s doivent avoir pouvoir sur leur lieu de vie, une capacité de décision et d’action sur ce dont ils ont l’usage. Pour cela, l’institution municipale doit mettre ses compétences et ses moyens au service des habitant·e·s. Elle doit travailler réellement à faciliter l’organisation des habitant·e·s dans la prise en main de leur ville et leur apporter assistance financière, matérielle et humaine si besoin.

Nous voulons permettre à chacune et chacun, individuellement et collectivement, de développer son autonomie et sa capacité d’agir.

Cette réappropriation peut être facilitée par la prise en main d’institutions au service de l’autonomie des habitant·e·s. En commençant par offrir les conditions matérielles nécessaires à l’existence et en permettant aux habitants de reprendre progressivement la main sur nos moyens de subsistance et notre milieu de vie. 

Cette réappropriation est donc matérielle autant qu’institutionnelle : elle passe par la décolonisation de notre milieu de vie vis-à-vis du marché, par la recherche de l’autonomie matérielle au niveau le plus proche possible, en matière de logement comme d’alimentation ou d’énergie, et par la création d’institutions maîtrisables par les habitants au quotidien.

Le commun, les communs 

L’esprit des communs, c’est de reprendre le pouvoir sur les choses de la vie et de la ville.  C’est croire en notre capacité d’agir ici et maintenant, pour une ville faite par et pour ses habitant·e·s.  Il s’agit d’inventer une voie alternative entre une gestion privée qui met tout en compétition et une administration publique bureaucratique qui veut tout contrôler.

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Créer du commun, c’est vouloir faire des choix sur ce qui se passe dans notre rue, dans notre quartier et dans notre ville. C’est vouloir prendre soin nous-mêmes des parties de notre ville qui nous tiennent à cœur et avoir notre mot à dire sur leur destin. C’est vouloir instituer nos propres règles, ensemble, en remettant du collectif et de la vie dans notre ville avec toutes celles et tous ceux dont la voix n’est plus considérée. Nous voulons être des communautés de coproductrices et de coproducteurs, pas seulement de consommateurs.

En somme, le commun est fondé par une idée simple : ce sont celles et ceux qui ont l’usage de quelque chose qui doivent décider de ce qu’il est.

Les communs se construisent autour d’un objet, d’un projet, d’un espace, matériel ou immatériel, dont une communauté prend soin et, parce qu’elle en prend soin, elle en détient la propriété. Contrairement à la propriété privée ou publique, la propriété communale est non-exclusive : personne ne peut s’approprier le commun, l’utiliser pour son unique intérêt et l’aliéner. Les personnes pouvant prendre des décisions concernant le commun sont celles et ceux qui en prennent soin. Ces communautés doivent être ouvertes et fonctionner sur une base égalitaire pour que l’on parle de commun.

Les communs peuvent ainsi être des terres, un champ (les “communaux”), une forêt, un moulin. Les communs urbains peuvent être par exemple un café, une friche, un parc, un square ou un potager. Les communs peuvent être également immatériels : une encyclopédie en ligne, un logiciel libre, une bibliothèque en ligne.

La logique des communs contre la logique néolibérale

La logique néolibérale est la logique dominante : celle-ci guide l’action des chefs d’État comme Emmanuel Macron, de la plupart des maires de grandes villes, ou encore des grands chefs d’entreprise lire la suite

Les communs, c'est quoi ?

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