Municipales 2020 :
quel rôle pour Nantes en commun ?

Nantes en commun, lors de son lancement, a annoncé vouloir construire une plateforme de propositions pour Nantes et les élections municipales de 2020. Depuis juillet 2019, une enquête est menée pour définir le rôle de Nantes en commun lors des municipales. Quels sont les différentes possibilités d’action pour le mouvement ? Si Nantes en commun présente une liste, quelles sont les modalités ?

Voici un questionnaire auquel les participantes et participants à Nantes en commun sont invités à répondre : ici.

Le support de discussion

Les différents scénarios de participation aux municipales 

Voici quatre scénarios qui peuvent s’entrecroiser :

  1. Participer aux municipales pour gagner et faire des changements radicaux de la façon dont est faite la ville au sein des institutions
  2. Participer aux municipales pour faire infuser nos idées
  3. Bâtir une contre-mairie habitante, une institution alternative pour reprendre la main sur nos villes et nos vies
  4. Être une université populaire permanente et poursuivre les enquêtes

Scénarios de participation aux élections municipales 

1. Pourquoi irait-on ? Et pourquoi pas ? 

  • Les candidatures existantes sont décevantes au regard des idées portées par Nantes en commun, et proviennent soit d’une majorité qui mène une politique à laquelle nous nous opposons, soit de partis d’opposition présents au conseil municipal qui soutiennent des politiques auxquelles nous nous opposons.
  • Nantes en commun est un mouvement de réappropriation de Nantes par ses habitants.Parmi les fondamentaux du mouvement :
    • La critique des politiques centrées sur l’attractivité, qui se font au détriment des plus pauvres et des enjeux écologiques ;
    • L’attention aux problématiques concrètes, avec la volonté de faire émerger une politique du quotidien, où les habitants prennent en main les choses ;
    • Se réapproprier sa ville implique d’acquérir des savoirs (d’où la mise en place de pratiques d’éducation populaire), et de pouvoir agir directement : l’action prime.
  • L’action politique envisagée par Nantes en commun dépasse le cadre des élections : la réappropriation par les habitants de leurs conditions de vie passe par de multiples voies. Depuis le départ, l’idée d’une éventuelle participation aux municipales est évoquée, avec l’intention de faire péter un verrou, de s’appuyer sur des leviers institutionnels pour démultiplier nos capacités d’agir.
  • Le mouvement s’inscrit dans une stratégie municipaliste. Le municipalisme part d’une volonté de transformation radicale de la société, qui s’incarne dans une action locale, là où l’on vit. Dans cette optique, la participation aux élections est envisagée, non comme une fin en soi, mais comme une étape pour redonner le pouvoir aux habitants.
  • Des membres de partis de gauche de la majorité actuelle ne veulent pas que nous y allions : notre présence aux municipales serait une forme de nouvelle division de la gauche qui empêcherait la gauche de gauche de gagner avec la gauche déjà au pouvoir en négociant avec un meilleur rapport de force. Étant donné que, pour cette gauche, nous serions un parti de gauche, il faudrait aider la gauche à gagner avec la gauche contre la gauche pour être un peu plus de gauche. 
  • Porter une revendication de prise du pouvoir institutionnel éloignerait peut-être certains acteurs de notre action : associations institutionnalisées proche de la mairie, notamment subventionnées, ou des acteurs se revendiquant a-partisans.
  • Cependant, les idées portées par Nantes en commun peuvent avoir une résonance forte à l’occasion des municipales, par le biais des médias, des affiches, des professions de foi, … et renforcer les autres voies d’action.
  • Cela dépend de nos forces actives : il ne faut pas que le mouvement s’épuise dans la campagne électorale. Nous voulons être un mouvement pérenne après les municipales et en dehors du jeu électoral. Mais c’est aussi l’occasion de se renforcer, en atteignant de nouvelles personnes et en amplifiant encore la dynamique existante.
  • En définitive, un consensus émerge sur l’idée de proposer une liste, parce que si, c’est possible, nous pouvons reprendre la ville.

2. Comment constituer une liste ?

Enjeux 

  • Si Nantes en commun propose une liste pour les municipales, elle devrait procéder d’un choix collectif et d’une méthode claire et transparente. 
  • La liste devrait être hétéroclite, avec des personnes ayant des regards et des vécus différents. Elle devrait être également à l’image de la ville que nous voulons, portant en particulier la voix des quartiers qui subissent le plus d’inégalités. 
  • Une liste pour les élections municipales de Nantes doit comporter 69 personnes. 
  • Pour pouvoir comptabiliser des frais de campagne, il faut un.e mandataire financier. Or le mandataire financier implique la désignation d’une tête de liste. La désignation de la tête de liste doit donc être assez rapide  pour financer la campagne (remboursement des frais de campagne si la liste recueille plus de 5% des suffrages). 
  • On peut faire une liste en plusieurs fois, et avec plusieurs modalités de désignation différentes. La liste complète peut être déposée jusqu’à fin février.
  • Cette liste sera composée de personnes qui vont devoir être capables de transformer la mairie contre vents et marées.

Propositions 

  • Désignation rapide de 6 personnes porte-voix de NeC pour la campagne, dont la tête de liste, par une “élection sans candidat”. Voici comment cette désignation peut se dérouler :
    • on discute ensemble des qualités requises pour le rôle (tête de liste ou porte-parole) ;
    • chaque participant peut désigner quelqu’un en argumentant ;
    • des objections peuvent être soulevées, et donnent lieu à une discussion ;
    • on essaie de se mettre d’accord sur un groupe.
    • Cette élection sans candidat se déroule lors d’une rencontre physique spécifique, courant octobre.
  • On désigne d’abord la tête de liste (1) puis 5 autres porte-parole, suivant la même procédure.

6 personnes, c’est 10% de la liste. Les 5 porte-paroles désignés avec la tête de liste ne sont pas forcément en haut de la liste (ils peuvent même ne pas être candidats).

(1) Débat sur la tête de liste, entre deux enjeux : la personnalisation de la vie politique et un enjeu stratégique de gagner pour appliquer les propositions du programme. 

  • Débat sur le fait qu’un leader incarne un projet et que ce projet repose quasi entièrement sur lui ou elle. Voici les pistes avancées : 
    • Une tête de liste médiatique qui  démissionne lors du premier conseil municipal ; cette démission est prévue depuis le début -> proposition controversée
    • Mais le fait de ne pas avoir vraiment de tête de liste peut nous faire perdre.
    • Cela risque d’être interprété comme une façon de tromper les électeurs, et cela renvoie à des pratiques pas forcément exemplaires (Collomb, Poutine, …)
  • Consentement sur l’élection sans candidat. 

Le reste de la liste peut être désignée en plusieurs fois pour s’assurer au fur et à mesure que la liste soit bien hétéroclite en termes de causes, luttes, vécus… Voici les différentes manières  de la constituer :

  • Par élection sans candidat 
  • Par tirage au sort sur les listes électorales (2)  
  • Par désignation sur la base de collèges pour panacher la liste de différentes sensibilités ou cause :  Collèges des luttes, collèges des tendances politiques, collèges par enquête, collège de quartier. Ce mode de désignation pourrait se faire en deuxième ou troisième vague pour s’assurer que les luttes, causes et vécus différents sont bien portés par la liste. 

Suivant les modes de désignation, il peut y avoir une validation des candidats pour vérifier qu’ils sont en accord avec l’intention de NeC et l’engagement que cela représente pendant la campagne.

(2) Il y a débat sur la question du tirage au sort.

Arguments en faveur de ce mode de désignation : 

  • Le tirage au sort permet de faire s’engager des personnes qui d’habitude n’osent pas 
  • Les personnes tirées au sort peuvent refuser. On pense que si elles ne se reconnaissent pas dans Nantes en commun, elles le feront. Rappelons qu’être sur une liste représente un engagement assez important et parfois un risque, que très peu de gens prendraient s’ils ne se reconnaissaient pas dans les idées portées. 

Arguments en défaveur/ Amendements possibles : 

  • Implique une discussion avec les personnes tirées au sort et une forme de validation pour être sûr qu’elles soient vraiment en phase avec le projet.
  • Implique une formation importante des personnes tirées au sort pour être sûr qu’elles soient vraiment en phase avec le projet et capables de le porter.
  • C’est pas forcément le meilleur moyen de trouver des gens qui voudraient s’engager parmi des populations défavorisées. 

?Comment définit-on l’ordre des candidates et candidats dans la liste ?

?Doit-on désigner un binôme ou un petit groupe de personnes pour animer la constitution de la liste ?

?Prévoir un mode de désignation en cas de blocage de la délibération..

Proposition détaillée de désignation de la tête de liste

Précisons ce qu’est une élection sans candidat : c’est un processus qui permet de décider par consentement de qui prendre un rôle, une fonction ou une mission. On définit d’abord les critères de choix de la personne à désigner ; puis chaque personne doit pouvoir dire qui elle souhaite désigner ; après avoir écouté tout le monde, on doit pouvoir modifier son choix. Enfin, une proposition est faite, elle ne peut être adopteée que par consentement (aucune objection ; si une objection ne peut être levée, on fait une porposition alternative. 

Cette façon de faire permet d’explorer toutes les options possibles, de faire en sorte que les personnes qui ne se présenteraient pas d’elles-mêmes puissent être soutenues et encouragées par d’autres. Voir l’université du nous pour en savoir plus.

L’élection sans candidat se fait à un nombre restreint normalement. Voici une proposition d’adaptation du processus pour un grand nombre de participant.e.s [2h] :

  1. Ouverture : explication du processus ; présentation du rôle de tête de liste (et de maire ?) (défini en amont) [15’]
  2. Chaque personne prend quelques minutes pour écrire le nom de la personne qui correspond le mieux au rôle présenté [5’]
  3. Chaque personne place son post-it sur le mur 
  4. Chaque personne se regroupe avec les personnes qui ont choisi la même candidature (il faut que le ou la “candidate” ait été choisi au moins par deux personnes pour qu’un groupe se forme autour de sa candidature)  
  5. Chaque groupe formule des arguments en faveur de la personne candidate [30’]
  6. Pour chaque groupe [1h] : 
    1. Une personne formule pour son groupe les arguments en faveur de son ou sa candidate en 3’. 
    2. Les autres se positionnent physiquement (complètement contre – complètement pour, de part et d’autre de la salle). 
    3. 2’ pour que les personnes plutôt contre puissent dire pourquoi (si cela convainc les personnes elles peuvent se déplacer) 
  7. Chaque participant.e détient trois voix (gommettes) à placer sur une ou plusieurs personnes candidates [10’]
  8. On propose la personne qui a le plus de voix
  9. Tour d’objection. Si on ne parvient pas à lever l’objection on passe à la seconde personne qui a recueilli le plus de voix. [?]
  10. Célébration

 

Proposition détaillée de désignation du groupe des cinq porte-paroles

Même introduction préalable que pour le paragraphe précédent. 

  1. Présentation du rôle et des critères de choix du groupe de 5 personnes 
  2. Proposition de personnes : chacun.e lève la main pour désigner une personne (pas la peine d’énoncer le nom d’une personne déjà citée) ; chacun.e peut lever la main plusieurs fois 
  3. Chaque participant.e dispose de 5 gommettes à placer sur les noms des personnes (maximum une gommette par personne) 
  4. On propose les 5 premières personnes (en respectant critère de parité) comme groupe de porte-parole 
  5. Tour d’objection. Objection : Si personne ne peut lever une objection, on propose une autre liste. S’il n’y a pas d’objection ou que l’objection est levée, la proposition est validée. 
  6. Célébration 

Inspiration

  • La liste toulousaine, l’Archipel Citoyen : 
    • Possibilité de proposer des personnes que l’on considérerait comme bonnes candidates, sur une plateforme en ligne 
    • Possibilité de se porter candidat 

Ces deux modes de désignation se font en ligne. Les candidatures doivent recueillir le plus de voix (vote en ligne donc) des autres personnes. 

    • Tirage au sort sur liste électorale [leur demander un retour sur cela]
  • Comparé à ces modes de désignation, en accord avec la méthode Nantes en commun, on privilégie les rencontres physiques.

3. Comment constituer un “programme” ?

Enjeux

  • Nantes en commun, c’est des idées, des orientations politiques et une plateforme de propositions avant tout.
  • Ce sont les habitants qui font la ville, donc on n’a pas réponse à tout,
  • Les enquêtes fournissent un gros travail de fond, c’est important de ne pas se limiter dans l’invention de propositions, qui ne sont donc pas forcément adoubées par tout le monde.
  • Les enquêtes sont à des états d’avancement très différents (certaines démarrent tout juste, d’autres ont déjà des propositions assez élaborées). Elles continueront d’ailleurs d’exister après les élections, c’est le cœur de Nantes en commun.
  • Nous devons construire le récit d’une autre ville par le programme que nous proposons
  • Les propositions doivent incarner la ligne de Nantes en commun : Réappropriation de la ville par ses habitants, luttes contre l’attractivité, mise en œuvre de l’écologie populaire
  • Pour cela, la façon dont sont mises en débat les propositions est un enjeu majeur : réintroduction du conflit et du pouvoir d’agir des habitant.e.s
  • On défend que Nantes en commun est aussi une méthode construite sur le principe de la réappropriation

Propositions

  • Prioriser collectivement les propositions et le faire à plusieurs reprises pour intégrer les nouvelles propositions et prendre en compte le contexte, les débats et la réception. 
    • Les propositions viennent principalement des enquêtes
    • Elles peuvent aussi venir d’actions déjà mises en œuvre par d’autres collectifs et que l’on considérerait être des exemples et que l’on pourrait soutenir
    • Prioriser les propositions qui vont être le plus mises en avant 

Dès les états généraux (11,12, 13 octobre 2019), on peut prioriser des axes majeurs d’intervention dans le cadre de la campagne.

  • Faire des “programmes” par quartier à travers les enquêtes de quartier – programmes priorisés dans ces enquêtes. 
  • Quid d’un budget intégrant les propositions mises en avant ?

Cette priorisation pourrait se faire par vote préférentiel et consentement (pas d’objection à ce que la proposition fasse partie des priorités) 

4. Intentions de la campagne

Nantes en commun est un mouvement de réappropriation de Nantes par ses habitants.

Quelques fondamentaux du mouvement :

  • La critique des politiques centrées sur l’attractivité
  • L’attention aux problématiques concrètes, avec la volonté de faire émerger une politique du quotidien
  • Se réapproprier sa ville implique d’acquérir des savoirs (donc éducation populaire), et de pouvoir agir directement : l’action prime.

Gagner la ville mais pas la gérer : c’est aux habitants de se la réapproprier.  Dans 5 ans, les conditions matérielles de vie des habitantes et habitants ont radicalement changé : accès gratuit à l’essentiel, mise en commun, autonomie énergétique et alimentaire, multiplication des lieux gérés en commun, encadrement des loyers et multiplication des coopératives immobilières,…

5. Quel cadre proposé pour les partis ou organisations politiques souhaitant s’inscrire dans la démarche ?

Nantes en commun offre un cadre ouvert, d’abord destiné aux habitants, mais où des militants de partis ou d’organisations politiques peuvent s”investir.

  • Possibilité d’investir les enquêtes pour proposer des options de fond
  • Possibilité d’investir les pôles opérationnels, les assemblées, …
  • Exemple de ce qu’a fait La France insoumise
  • Les organisations politiques qui soutiennent la démarche de Nantes continue d’exister en leur nom.

6. À quoi ressemblera la campagne ?

  • À ce qu’on fait aujourd’hui : on va continuer les enquêtes, les discussions, les actions

    • On met la ville en discussion
      • par les enquêtes, le porte-à-porte, les discussions autour des proositions
    • Campagne inédite avec une méthode de réappropriation 
    • Pour vulgariser les enquêtes :
  • On va s’automédiatiser, en réalisant nous-mêmes des vidéos, des photos, des articles,…
  • Elle sera festive : avec beaucoup de temps conviviaux, de rencontres, d’événements

Ces éléments sont encore en discussion jusqu’au jeudi 26 septembre, date de la convergence et clôture de l’enquête. D’autres éléments pourront être abordés le vendredi 20 septembre. 

PROCHAINES ETAPES

Enquête commencée le

11 juillet 2019

Discussions organisées le(s)

juillet, août et septembre 2019

Témoins invités le(s)

Ateliers pour imaginer des propositions & actions le(s)

Moment de convergence le(s)

26 septembre 2019

Prochaine action le(s)

en fonction du 26/9/19

Personnes porteuses de l’enquête (pseudo Discord) :

  • Personne 1 (@pseudo1)
  • Personne 2 (@pseudo2)

Prochaines
discussions

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