créer un Atelier populaire d’urbanisme à nantes

Ce projet a émergé de l’enquête “Ménager la ville” de Nantes en commun. Vous pouvez retrouver l’enquête sur cette page  

Présentation du projet

L’ambition de ce projet est de faciliter la mobilisation des habitantes et habitants contre des projets d’urbanisme et de faciliter l’émergence de contre-propositions afin qu’ils et elles ne subissent plus la fabrique de la ville, mais en deviennent auteur·e·s

Nous voulons mettre au service des habitantes et habitants les compétences nécessaires à l’émergence et de contre-projets d’urbanisme. Nous avons vu récemment avec Notre-Dame-des-Landes ou le Yello park que lorsque des personnes concernées se saisissent d’un projet porté par la technocratie étatique, elles sont capables de produire une expertise extrêmement qualitative. Si ces luttes ont été victorieuses, ce fut aussi grâce à leur capacité à mobiliser des expert·e·s à leur service. Malheureusement, l’accès à ce type de savoirs et savoir-faire est difficile pour de nombreuses habitantes et habitants. L’atelier populaire d’urbanisme a pour objectif de placer l’expertise entre les mains de celles et ceux qui veulent se réapproprier leur ville, leur quartier, leur rue, leur logement. 

 

Diagnostic et contexte

 

 

  • La politique de transformation de la ville de Nantes est celle des grands projets : Arbre aux Hérons, Yello Park (abandonné), futur CHU. En parallèle, la mairie organise la reconstruction de quartiers : projets du grand Bellevue, ZAC du Bas-Chantenay, ZAC de Doulon-Gohard, projet de rénovation de Bottière-Pin Sec, etc. 
  • Ces différents projets ont un point commun : ils se font au mieux sans les habitant·e·s, au pire contre eux. Les démarches de “participation citoyenne” ne parviennent pas à donner une véritable place aux habitant·e·s des zones concernées, et beaucoup ne prennent pas suffisamment en compte les modes de vie existants. 
  • La ville met en oeuvre de manière assumée une “stratégie de peuplement” gentrificatrice, excluant peu à peu les populations les plus désargentées au profit de cadres au capitaux économiques plus élevés.
  • De plus en plus de collectifs se créent à Nantes, en opposition à des projets d’urbanisme. 
  • Le 8 avril 2018 se forme Métropole en luttes, un collectif rassemblant les collectifs en lutte contre des projets d’urbanisme afin de s’entraider sur les luttes et de constituer des ressources communes. D’ici quelques semaines, Métropole en luttes aura mis en ligne des ressources pour savoir comment agir à telle ou telle phase d’un projet : les premières briques d’un atelier populaire d’urbanisme sont posées !

Inspirations

 

Il existe des exemples qui se rapprochent du projet et qui sont autant de sources d’inspiration. En voici quelques unes :

  • L’atelier populaire d’urbanisme de l’Alma-Gare à Lille : dans les années 1970, un projet de rénovation du quartier ouvrier de l’Alma-Gare est mis sur pied dans une perspective hygiéniste et pour attirer les classes moyennes. Une forte mobilisation se créée et les habitantes et habitants donnent naissance à l’Atelier populaire d’urbanisme (APU). Au sein de l’APU, ils proposent un contre-projet permettant de garder l’identité ouvrière du quartier, que la mairie et l’agglomération finissent par accepter. L’APU se transforme alors en “syndicat de la vie quotidienne” : des ateliers sont organisés pour trouver des réponses collectives à des problèmes que les habitant.e.s rencontrent individuellement. 
  • L’atelier Populaire d’urbanisme de Villeneuve à Grenoble : face au projet de rénovation d’un grand ensemble à l’histoire social très riche, les habitants se sont mobilisés à partir de 2010 pour s’y opposer et proposer un contre-projet alternatif construit collectivement. L’atelier s’organise via une assemblée populaire régulière qui met en débat les propositions et tranche en cas de besoins contradictoires, des commissions indépendantes qui s’intéressent à des axes spécifiques et formulent les propositions, et un comité regroupant plusieurs associations du quartier qui anime le tout. Plus d’info ici 
  • APPUII : alternative pour des projets urbains ici et à l’international : en 2005, des relations se tissent entre des étudiants en architecture à l’Ensa Paris-la-Villette, leurs enseignant·e·s et des collectifs d’habitant·e·s. En 2012, de nombreux collectifs ont besoin de construire des contre-propositions aux projets de rénovation urbaine qu’on leur impose. Ils sollicitent alors des universités, des chercheurs et l’école d’architecture. En réponse à ces sollicitations, l’association APPUII se crée. Elle prend un rôle de tiers-facilitateur qui soutient les habitant·e·s des quartier populaire, à faire valoir leur droit et leurs intérêts dans la production urbaine (advocacy planning). Avec les habitant·e·s, l’association co-produit des projets ou contre-propositions. Lire l’histoire de l’APPUII ici.
  • Fives avec Les Saprophytes à Lille : 
  • Les ateliers de sciences humaines de la FASSE à Paris : une professeure de sociologie de l’urbanisme a créé en 2008 au sein de la faculté un atelier proposant aux étudiants de licence de mettre en oeuvre leur apprentissage théorique sur des projets concrets. Ces projets sont proposés par des associations ou des collectivités et répondent à des besoins réels. Les enquêtes sont construites par le collectif d’étudiants assistés par des professeurs en fonction des compétences requises. 

Caractéristiques

 

  • L’atelier populaire d’urbanisme implique un engagement au long cours pour suivre les projets urbains et construire des contre-propositions. Nous pourrons instituer ensemble un fonctionnement collectif régulier et sympathique.
  • Besoin de savoir-faire divers pour décrypter les projets d’urbanisme et pouvoir agir :
    • en architecture et urbanisme : dessin, plan, graphisme, analyse de projet
    • en droit : droit de l’urbanisme, de l’environnement, de droit public…
    • en géographie : cartographie, analyse de projet
    • connaissance des institutions locales
    • en sociologie
    • en mobilisation collective
  • L’atelier populaire d’urbanisme de Nantes pourrait se constituer en partenariat avec Métropole en lutte, l’université de Nantes, l’école d’architecture Ensa-Nantes, des collectifs d’architectes, des groupes d’étudiant·e·s, des militantes et militants syndicaux et politiques, …
  • Construire ensemble une méthode pour accompagner les habitantes et habitants en s’inspirant de la Méthode Alinsky de développement communautaire et de l’Advocacy Planning de Paul Davidoff et Linda Stone Davidoff.

Si ça vous intéresse, contactez-nous pour qu’on organise une rencontre prochainement !

N’hésitez pas à commenter la page.

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Fiche consultable ici