Le vélo à Nantes

Le support de discussion

Enjeux

Voici les enjeux que nous identifions :

  1. Pacifier les rues et la ville
    1. Réduire la place de la voiture en ville
    2. Donner plus de place au vélo
    3. Réduire les zones de conflit entre les vélos et les voitures, entre les voitures et piétons, entre les piétons et vélos
  2. Encourager l’usage du vélo pour toutes et tous
    1. Améliorer les aménagements cyclables
    2. Faire du vélo un moyen de transport quotidien sécurisé (critère : est-ce qu’un parent laisserait son enfant aller au collège ou à l’école seul.e en vélo ?)
    3. Rendre de nouveau le vélo populaire

 

Notre diagnostic

Sur la place du vélo à Nantes

Cette année, Nantes est sortie du classement des 20 meilleures villes cyclables du monde d’après l’index Copenhagenize (Nantes était 5°en 2013 et 7° en 2015, et 16° en 2017).  

La part modale du vélo (part des déplacement faits à vélo) est de 3% à Nantes métropole, 6% à Nantes. Au début du mandat actuel, l’objectif pour 2020 était 12%, aujourd’hui c’est pour 2030. À titre de comparaison, la part modale du vélo à Strasbourg est de 16% (8% sur l’agglomération). 

  • 6,2% des travailleurs utilisent leur vélo pour aller travailler
  • Le vélo dans les années 1980 avait à Nantes une part modale de 6% (utilisation par les ouvriers et les jeunes) ; en 2002 : 2%

Volonté de la maire de ne pas mettre en compétition des différents modes de transports. Voici un extrait du discours de Johanna Rolland le 4 janvier 2016 : « nous n’opposons pas un mode de transport à un autre, donc en même temps que nous pensons les déplacements nous devons aussi penser les stationnements. (…) la question de la centralité nantaise, du stationnement à l’intérieur de la Ville de Nantes est parfois un sujet de préoccupation bien légitime. J’annonce donc ce soir la création de 600 places supplémentaires [de parking] en centre-ville. » 

Aujourd’hui, la voiture est favorisée. Même sur les voies vélo express, la voiture est favorisée par rapport au vélo. Voir piste Erdre qui a coûté 3,6M€ : cette piste s’est faite sur la rive gauche de l’Erdre plutôt que sur la rive droite pour ne pas perturber la ciculation des voitures sur la rive droite. Le problème est que la piste rallonge le parcours des cyclistes et est plus difficile, parce qu’en montée, en vélo.

Par ailleurs, on  note que 860 millions d’euros vont être consacrés au périphérique. 

D’après l’enquête Déplacement Grand Territoire (44, la Carene, Cap Atlantique) de 2015 :

  • 40% des déplacements de moins de 3 kilomètres et 23% de ceux de moins d’1 kilomètre réalisés à Nantes Métropole sont faits en voiture.
  • Les déplacements de moins de 3 kilomètres représentent plus de la moitié des déplacements de la métropole (54%)

Nantes et la métropole sont adaptées à la pratique du vélo

  • ville de Nantes : 15km nord-sud et est-ouest – on considère habituellement que le vélo est le meilleur moyen de transport entre 3km et 8km même pour des non-sportifs 
  • métropole environ 40km au maximum pour la traverser (les trajets entre Saint Léger les vignes et Mauves sur Loire doivent être rares…), pour ceux un peu sportif 40km aller-retour par jour avec une partie en péri-urbain peut très bien se faire
  • dénivelés existants mais pas insurmontables

Pour encourager le vélo pour toutes et tous 

Alors qu’il y a 30-40 ans, le vélo était le moyen de transport des ouvriers et des étudiants, aujourd’hui, il est davantage utilisé par les classes socioprofessionnelles supérieures. 

Parmi les personnes pratiquant le vélo-taf (les trajets faits en vélo du domicile au travail), il y a une sur-représentation des hommes de 25-35 ans, CSP+

30% des personnes se disent pas à l’aise en ville à vélo.

3% déclarent ne pas savoir faire de vélo.

À Nantes, grosse communauté de cyclistes très engagée pour l’amélioration du vélo en ville  : Place au vélo, Vélo campus, ateliers de réparation de vélo, création récente d’un parti pour un Nnates cyclable, pétition Vélopolitain,… Et puis mise en ligne récente de Vigilo, une application collaborative  et citoyenne créée par Place au vélo, pour « remonter et cartographier les difficultés quotidiennes » des personnes qui ont recours à des modes de déplacement actifs (vélo, piétons,…). 

La loi mobilité intègre la formation des élèves de primaire au vélo (https://www.fub.fr/fub/actualites/generalisation-apprentissage-velo-revendication-fub-mettre-futures-generations-selle )

Sur les politiques publiques liées au vélo

Voici un résumé des politiques de vélo à Nantes (c’est le plan vélo 2015-2020) : https://www.nantesmetropole.fr/institution-metropolitaine/competences/plan-velo-2015-2020-84672.kjsp

  • Nouveau Plan de déplacements urbains (PDU) 2018-2027, voici les objectifs affichés : « Quatre grandes affirmations sont portées par le PDU
    1. Faciliter les usages pluriels à toutes les échelles du territoire, en élargissant le panel des services de déplacements et en facilitant le passage d’un service à un autre
    2. Maintenir la performance des services de déplacement, particulièrement pour les transports collectifs
    3. Favoriser une mobilité de proximité douce et apaisée et développer des continuités cyclables structurantes
    4. Impulser de nouveaux usages des véhicules, plus partagés »

Sur les dépenses publiques liées au vélo 

  • Dépenses publiques engagées par Nantes métropole : 16€/habitant/an, contre 10€/habt à Strasbourg, qui a une part modale vélo bien plus élevée – cet écart s’explique notamment du fait du poids important du Bicloo dans les dépenses, tandis que Strasbourg n’a pas de vélos en libre service, seulement de la location longue durée.
    Dépenses publiques aux Pays Bas : 20 à 25€/habitant/an
    Bilan : On dépense plus et moins efficacement que Strasbourg, mais toujours beaucoup moins qu’aux Pays-Bas
  • Sur Bicloo :
    • 15 535 abonnements longue durée (2018) (30-36€/abonnement)
    • 4 000 déplacements par jour
    • env. 24M€ sur 7 ans donnés à JC Decaux pour « mettre en oeuvre la location, la commercialisation et la promotion des vélos »
    • coût : env. 3 900€/vélo/an
    • entre 466k et 560k€/an de recettes venant des abonnements
    • le modèle de bicloo repose sur la pub (qui augmente)
    • D’après Place au vélo : Bicloo = 10-12% des déplacements à vélo dans le centre-ville

 

Sur les vols de vélo 

« L’INSEE a collecté ces données de 2012 à 2017 354000 ménages ont été victimes d’un vol de vélo en France en 2016 Cela représente 2,3% des  ménages possédant un vélo L’étude montre également que seulement 7% des victimes récupèrent leurs vélos volés seulement 19% des victimes déclarent un vol à la police dans les villes de plus de 100 000 habitants, 21,6% des cyclistes ont déjà été victimes d’un vol de vélo et 6,5% ont été victimes de vols à plusieurs reprises L’étude « Les Français et le vélo» montre que pour 21,4% des personnes, le vol est une des raisons pour lesquelles elles n’utilisent pas leur vélo pour leurs déplacements quotidiens »

Nos inspirations

Quelques inspirations sur la réduction de la place de la voiture et apaisement des villes :

  • Utrecht, ville populaire des Pays-Bas : passage d’une ville centrée sur la voiture en 1970 à une ville où la part modale du vélo est de 26%
  • Utrecht utilise des « Rat running » pour éviter que les voitures ne tentent d’échapper aux embouteillages en empruntant les petites rues des quartiers. Principe de hiérarchisation des voies : trajets directs pour les piétons et les cyclistes ; détours pour les voitures
  • Sur la largeur des pistes cyclables :
    • Pistes cyclables aux Pays-Bas : 2,10m de largeur (pas moins de 1,80m)
    • Paris en selle préconise des pistes de 2m à 2,50m de large. A Montpellier, tracés citoyens de bandes cyclables
  • Hiérarchisation des voies préconisée par CEREMA :
    • Les voies principales à 50 km/h et plus privilégient la circulation de transit à l’agglomération sur les déplacements de proximité : aménagements spécifiques pour les vélos de type bande ou piste
    • Le long des rues à 30 km/h, on peut y admettre les cyclistes sans séparation des usagers 
    • …et en-dessous de 20 km/h, la cohabitation de tous les usagers est possible

Pour encourager l’usage du vélo par toutes et tous et rendre de nouveau le vélo populaire : 

  • Lunéville met à disposition des vélos gratuits pour les collégiens et les lycéens ; une association de réinsertion donne des cours de vélo aux élèves et les aide à entretenir leur vélo
  • L’éducation nationale prévoit maintenant des cours de vélo à l’école
  • Alvéole : dispositif d’aide au financement d’installation de locaux pour vélos pour les bailleurs sociaux
  • AICV : association parisienne, donne des cours de vélo (en particulier pour femmes dans quartiers populaires)

Nos propositions et pistes d’action

Pour apaiser et sécuriser la ville 

  • Supprimer la circulation automobile autour des écoles et de places centrales dans chacun des quartiers (vécus) (accès pour les résidents)
  • Supprimer les stationnements voiture en épis (dangereux pour les vélos)
  • Hiérarchiser les voies pour que les chemins soient directs pour les cyclistes (et deux roues) et les piétons, pas pour les voitures
  • Augmenter les largeurs des bandes cyclables (2m)
  • Assurer une continuité des pistes
  • Réduire les zones de conflit entre les piétons et les cyclistes en supprimant les pistes qui sont sur des trottoirs, car ce ne sont pas de vraies pistes ! Prendre plutôt la place sur les voies automobilistes ou stationnement voiture.

Pour encourager l’usage du vélo pour toutes et tous : 

  • Pouvoir mettre son vélo dans les transports en commun
  • Distribution de k-way et pantalons de pluie par Nantes métropole pour les cyclistes
  • Panneaux d’indication/signalétiques pour les cyclistes
  • Panneaux de comparaison temps de trajet en vélo et en voiture

Faciliter l’usage du vélo au quotidien (en particulier pour aller au travail) :

  • Stationnement vélo dans les immeubles et dans les bureaux ou autres lieux de (PLUm)
  • Casiers dans les magasins et sur les lieux de travail (pour affaire vélo)
  • Local pour se changer, voire se doucher sur lieux de travail
  • Encourager les entreprises à faire des indemnités kilométriques

Rendre le vélo de nouveau populaire : 

  • Organiser des week-end sans voiture dans un quartier, puis un autre…
  • Organiser des manifestations festives à vélo
  • Faciliter l’acquisition de vélo dans les quartiers populaires en partenariat avec les ateliers de réparation existants ? (se construire son propre vélo en récup ; obtenir un vélo bricolé…)
  • Prêts gratuits longue durée pour les collégiens, les lycéens et les étudiants (en partenariat avec Vélo campus pour les étudiants ?) Avec formation et aide à l’entretien par des asso + sécurisation des parcours

Ressources

Ressources externes : 

Plan de déplacements urbains (PDU) 

Préconisations de CEREMA 

Paris en selle et leur publication 

 

APPEL À témoins

à venir, au mois de novembre

PROCHAINES ETAPES

Enquête commencée le

31 janvier 2019

Discussions organisées le(s)

31 janvier 2019

Témoins invités le(s)

31 janvier 2019

Ateliers pour imaginer des propositions & actions le(s)

31 janvier 2019

Moment de convergence le(s)

31 janvier 2019

Prochaine action le(s)

31 janvier 2019

Personnes porteuses de l’enquête (pseudo Discord) :

  • Personne 1 (@pseudo1)
  • Personne 2 (@pseudo2)

Prochaines
discussions

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