Avoir accès à une alimentation de qualité est aujourd’hui un luxe.
Alors que nous nous préoccupons de notre santé et de celle de nos enfants, nous n’avons pas forcément accès à une nourriture saine.
Nous savons pourtant ce qui serait l’idéal : une production agricole locale, qui respecte la terre, la biodiversité, notre santé et celle des agriculteurs. Un accès large aux produits locaux, via des circuits de distribution de proximité.
Le département a de grands moyens, et aussi de grands mangeurs. 58,2% des terres de Loire-Atlantique sont utiles à l’agriculture, malgré l’artificialisation toujours grandissante.
LA PROPOSITION
Fournir en produits locaux, bio et de saison les cantines scolaires, la restauration collective et des épiceries solidaires dans les quartiers populaires.
Pour cela, nous proposons de créer une régie alimentaire qui met à disposition, préempte et achète des terres agricoles, les ouvrent à de jeunes agricultrices et agriculteurs et facilitent les débouchés pour leur production : les cantines, les restaurations collectives, puis des groupements d’achats solidaires dans les communes ligériennes, d’abord dans les zones les plus défavorisés. La régie permet alors :
- de choisir le type d’agriculture que nous souhaitons favoriser, une agriculture biologique, respectueuse des personnes et de la nature.
- de rendre accessible une nourriture de qualité,
- de rééquilibrer les relations entre les pole urbain (Nantes, Saint Nazaire, Ancenis) et la campagne environnante, en agissant pour dynamiser les territoires alentours,
- de tendre vers l’autonomie alimentaire de la Loire-Atlantique.
COMMENCER À METTRE EN PLACE UNE RÉGIE ALIMENTAIRE
À Vannes ou encore à Mouans-Sartoux, la municipalité a mis en place une régie alimentaire. C’est-à-dire qu’elle a acheté des terres agricoles qui sont cultivées par un ou plusieurs maraîchers qu’elle a salariés. À Mouans-Sartoux, la production obtenue alimente la cantine municipale et celle des fonctionnaires municipaux. La ville produit ainsi 300 repas par jour, intégralement bios et locaux. Par ailleurs, elle favorise une alimentation végétarienne, par la culture de protéines végétales. En plus des bénéfices évidents pour les habitants et l’environnement, la ville offre un salaire stable et décent à plusieurs agriculteurs, loin au dessus d’une situation française où la plupart peine à toucher l’équivalent du RSA.
L’accès à une nourriture saine et respectueuse de l’environnement comme des producteurs, est une exigence grandissante parmi les habitants. Pourquoi ne pas aller plus loin que ces exemples qui nous inspirent ? La cantine centrale de la ville de Nantes, exemplaire par ailleurs sur plusieurs points, produit 15 000 repas par jour. Par ailleurs, les près de 5000 agents du département, 40.000 collégiens et 20.000 usagers des EHPAD pourraient être autant de bénéficiaires d’une cantine professionnelle alimentée par une régie départementale. Nous pouvons même imaginer encore de très nombreux débouchés, notamment concernant les populations les plus précaires qui accèdent très difficilement à une alimentation de qualité et rémunérant les producteurs au juste prix.
POUR RENFORCER LA SOLIDARITÉ ENTRE LES TERRITOIRES
Développer une régie alimentaire, c’est pour le département un moyen d’accepter sa dépendance alimentaire aux territoires qui l’entourent et de créer des liens de solidarité avec le monde rural. C’est s’intéresser aux difficultés actuelles vécues par le monde agricole qui l’entoure. Aujourd’hui, les producteurs sont très vulnérables face à la grande distribution. Même la loi EGALIM, qui devait apporter une réponse en exigeant des grandes entreprises un effort volontaire, n’a pas fonctionné. De même, les nouveaux agriculteurs peinent à s’installer et tous subissent une précarité et un isolement grandissants. Enfin, d’ici 10 ans, la moitié d’entre eux partira à la retraite sans qu’un autre agriculteur ne prenne la relève : ce sont autant de parcelles agricoles qui cesseront de nous nourrir.
Les outils juridiques existent et les possibilités pour bâtir cette régie sont très nombreuses : outils de protection du foncier agricole, favoriser la création de coopérative, stabiliser les débouchés, etc. Nous construisons collectivement cette proposition, afin d’en trouver la forme la plus appropriée, c’est-à-dire la plus juste pour les producteurs, la plus saine pour les habitants, et la plus responsable pour notre environnement.
PROPOSITIONS COMPLÉMENTAIRES
- La régie alimentaire pourra également préempter et racheter des friches urbaines puis signer des baux emphytéotiques avec des associations qui les cultiveront, en prendront soin, afin de multiplier les jardins et les îlots de fraîcheur en ville
- Développer un circuit de traitement des biodéchets : la collecte au porte à porte et le développement de la micro-méthanisation pour produire du biogaz et peut-être de l’électricité.
- Organiser un débat sur la méthanisation
- Organiser des festivités, remettre les vendanges et les foins