Pour les néo-Nantais·e·s ou celles et ceux qui auraient la mémoire courte, rappelons simplement que lorsque le projet d’aéroport à Notre-Dame-Des-Landes était d’actualité, il s’agissait de construire un deuxième aéroport pour Nantes. Malgré la formulation fumeuse de la question de la consultation à propos du « transfert » (directement inspirée des éléments de langage du couple Vinci – Élu·e·s), il n’a jamais été question de fermer l’aéroport de Nantes-Atlantique au trafic aérien… Les personnes engagées pour la construction d’un deuxième aéroport ont toujours esquivé le problème, très embarrassées, car les entreprises réunies autour de la piste en service actuellement n’avaient pas prévu de déménager à NDDL.

Après les 2 aéroports, voilà que les élu·e·s de la Métropole votent la cession de terrains publics à un promoteur privé pour la construction d’un deuxième stade à côté de la Beaujoire, qui lui fera inévitablement concurrence…

Et voici encore un processus de consultation qui se fait sur du vent, puisque l’exécutif local change de projets tous les trois mois. Pour l’aéroport, c’était au début un troisième aéroport parisien, mais en fait surtout un aéroport pour le Grand Ouest et finalement on ne consultera que la Loire-Atlantique. C’était un projet pour un meilleur aménagement du territoire, mais surtout pour la croissance, et au final pour l’écologie du Lac de Grand Lieu. Inconstance et fumisteries sont les mots-clefs lorsqu’il s’agit d’imposer un Grand Projet Inutile qui passe mal…

Le deuxième stade, au départ, n’était pas vraiment un stade, c’était un tout nouveau « quartier attractif pour la Métropole » (lire entre les lignes : pour faire augmenter les prix de l’immobilier et par accident des loyers). Mais lorsque les Nantais·e·s ont fait part de leur indignation à propos de la vente de 24 hectares de terrains publics à un aménageur privé, c’est surtout devenu un Grand Stade, pour un Grand Club, pour une Grande Métropole. Grâce au travail de l’association « À la nantaise », de plus en plus de Nantais·e·s réalisaient que c’était un stade pour le foot business : une autre alternative plus écologique et moins coûteuse était proposée par des habitant·e·s, des supportrices et des supporters, des élu·e·s, etc.

L’exécutif local, représenté par la Maire Johanna Rolland saute sur l’occasion : l’écologie et la concertation publique c’est tout ce qu’elle connaît, elle en parle partout et tout le temps ! Sauf que non, elle a oublié les bases… Deux stades sont prêts à décoller !

Pour éviter de tourner en rond à savoir s’il faut continuer à construire 2 aéroports, 2 stades, etc. (imaginez la suite : 2 éléphants, 2 arbres à 30 millions d’€, 2 tours Bretagne avec un chapeau pointu si jamais la droite prend la mairie…) Rappelons les bases :

– Si tu veux une ville écologique, tu coules pas deux fois plus de béton que nécessaire. Simple.

– Si tu veux une ville démocratique, tu aides les habitant·e·s à définir leurs besoins, tu leur colles pas sous le nez des Grands projets tout ficelés pour les défaire six mois plus tard suite à tes échecs. Basique.
– Si tu veux une ville solidaire, tu fais une ville moins dépendante à l’essence, avec des loyers moins chers et pas construite avec des exilés fiscaux. Simple. Basique.