Ce dimanche 24 mars a eu lieu le premier chantier collectif sur la parcelle de la Perruche à Sucé-sur-Erdre. Une cinquantaine de personnes se sont relayées tout au long de la journée pour filer un coup de mains à la plantation manuelle de quelques 45 000 bulbilles d’oignons sur le terrain. La parcelle d’un demi-hectare accueillera également à terme des cultures de pommes de terre et de courgettes. L’objectif : alimenter les cantines à destination des réfugiés à Nantes.

Le projet s’est construit sur une rencontre et une évidence. D’un côté, un éleveur dont l’une des parcelles inutilisables pour son activité était en friche depuis plusieurs années. De l’autre, un militant proche des réseaux de cantines solidaires à Nantes qui cherchait de nouveaux modes d’approvisionnement. Pourquoi alors ne pas cultiver directement selon les besoins ? Cette petite surface permettra ainsi de créer une base d’alimentation pour 400 personnes sur l’année. La production sera majoritairement redirigée vers le collectif de l’Autre Cantine qui cuisine chaque jour des repas pour des centaines de personnes réfugiées dans la ville de Nantes.

A raison d’une session de travail collectif mensuel, la parcelle sera entretenue par tous ceux qui souhaitent participer et offrir de leur temps pour encourager de manière particulièrement concrète la solidarité locale. Et pour compléter l’engagement écologiste, la nourriture sera normalement acheminée sur Nantes par bateau.

Les dynamiques du commun se forgent autour de ces réseaux qui se tissent et qui répondent à des problématiques issues du quotidien de nos villes. Ce type d’initiative est simple à mettre en oeuvre : il suffit d’un terrain et de quelques personnes pour initier la démarche. Le reste (connaissance, matériel, etc) s’acquiert par le partage, d’autant plus aisé que ces initiatives se multiplient. Pourtant, de cette simplicité de mise en oeuvre émerge un impact politique très puissant : le système agricole a failli à produire de la nourriture pour tous ? Le pouvoir étatique ne veut pas mettre en place une démarche vitale de solidarité ? Prenons les choses en main localement et collectivement, sans eux. Non pas pour créer un pansement temporaire, mais pour inventer de réelles nouvelles manières de faire, ensemble.

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Le prochain rendez-vous est pris pour la plantation des pommes de terre, le 28 avril. Si vous souhaitez plus d’information pour participer, n’hésitez pas à contacter les organisateurs à l’adresse : parcellecollective@laposte.net.

Photographie : Jean-Noël Touret